
Floriane Durey
Plasticienne de mots et d’images
Notre horizon est devenu cartographie de brumes.
Ranger tous nos brouillards dans nos poches ne suffira plus à nous retrouver.
Enracinée dans le vivant, j’observe ce qui vibre silencieusement ; je me perds ensuite volontairement dans une forme d’ailleurs, puis reviens, afin de révéler ce qu’on ne voit pas et qui est pourtant sous nos yeux.
Je défends l’idée que tout est déjà là et qu’il est possible de donner indéfiniment un nouveau souffle à ce qui existe, notamment l’invisible, le délaissé par l’oeil et l’abîmé.
C’est ma façon de lutter contre la nostalgie et les ruines d’un monde en marche.
Mon travail a une fonction de réparation du vivant. « Il est venu le temps de raccommoder la peau des hommes à leur langue et leur langue à la terre. » J’interroge et je tisse la nature, l’humain et l’urbain, un hygiaphone et une lyre à la main.
Je sème par ailleurs le déséquilibre dans les certitudes, en décalant légèrement notre perception du réel. J’engage ainsi la pensée à prendre d’autres chemins.
Dans le même temps, je relie les extrémités, afin que tout se tienne. Je tisse le possible à l’impossible. C’est une philosophie de vie.
Je me définis comme plasticienne de mots, car je cherche de nouvelles formes à la langue, en l’agrandissant du dialogue des paradoxes.
Je suis plasticienne d’images, car en photographie, comme en écriture, je ne crée pas le réel entendu, ni attendu. Je réinvente des lignes.
Les installations plastiques, sont à la croisée des deux, à la fois matière et langue. Elles sont là pour faire déborder le sens dans la rue, y engager la voix.
Je veux réenchanter les espaces intimes et publics, d’une poésie du moindre interstice, les deux pieds dans mes pas, mais pas la langue dans ma poche.
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